Profitez pleinement de l’iCloud Drive pour gérer dynamiquement le stockage local de votre Mac
Si l’on ne peut pas considérer iCloud Drive comme un outil de sauvegarde distant, c’est en tout cas un bon outil pour stocker des fichiers qui sont ainsi facilement accessibles sur n’importe quel autre matériel ou presque, ceux qu’Apple commercialise ou d’autres via une application (Windows) ou le portail web www.icloud.com. Avec un peu d’entraînement, on arrive à gérer efficacement ses fichiers et à libérer de l’espace sur son ordinateur.

Parfaitement intégré au Finder, à la plupart des applications de productivité macOS, à l’application Fichiers et de très nombreuses autres applications sur les mobiles, l’iCloud Drive fonctionne sans problème, en toute transparence ou presque — car il convient de faire attention à ce que l’on fait avec les fichiers qui y sont placés ; on peut les perdre par inadvertance, suite à une mauvaise manipulation ! iCloud est une plateforme de synchronisation, pas de sauvegarde.
La plupart du temps, on ne se rend pas compte qu’on utilise cet espace de stockage, même si parfois une certaine langueur s’avère fort agaçante. Vous pouvez tirer plus et mieux de l’iCloud Drive si vous prêtez un tant soit peu d’attention à son fonctionnement, à son interaction avec le stockage local de chacun de vos matériels. Y regarder de plus près est en effet important si vous disposez sur votre MacBook Air, par exemple, d’un petit SSD bien rempli et que vous n’avez pas non plus un vaste espace iCloud. Mais si ce dernier est spacieux, cela peut aussi poser un problème que vous n’avez peut-être pas imaginé…
Fichiers et dossiers sur iCloud
Vous accédez à votre iCloud Drive dans le Finder via la barre latérale gauche qui contient, depuis déjà plusieurs versions de macOS, une section iCloud [1], comprenant elle-même l’iCloud Drive en propre, et un dossier Partagé qui recueille les documents auxquels vous avez accès via iCloud, en partage et en partage collaboratif.

Cliquez sur l’icône du petit nuage pour afficher dans le cadre de droite le contenu actuel de l’iCloud Drive. Vous pouvez y voir des dossiers standards et des dossiers d’applications liés à certaines applications comme Pages, Numbers, Keynote et d’autres. Ces derniers, dont l’usage est totalement facultatif, sont les héritiers d’un temps ancien où les gestions de fichiers de macOS et d’iOS n’avaient pas convergé. Ils sont souvent présentés par défaut lors de l’enregistrement de nouveaux documents par les applications qui les gèrent, mais vous pouvez évidemment faire comme vous l’entendez et choisir n’importe quel endroit, tant en local que sur l’iCloud Drive. Il se peut aussi que vous ayez dans l’iCloud Drive des fichiers, hors de tout dossier. Chacun fait sur iCloud, comme il le fait sur son disque interne ou ses supports externes.
Il faut noter que sous macOS 26 Tahoe, il n’y a plus de section iCloud dans la barre latérale des fenêtres du Finder. L’iCloud Drive est traité comme tout autre stockage, dans la section Emplacements [2].

Activer Bureau et Documents, c’est la question…
L’iCloud Drive peut également afficher deux dossiers, Bureau et Documents. Ils existent si vous avez, lors de l’initialisation du Mac, accepté la suggestion d’Apple de stocker le contenu de ces dossiers macOS sur l’iCloud Drive afin de, potentiellement, alléger le stockage local. C’est aussi quelque chose que vous pouvez activer plus tard dans les Réglages Système : cliquez sur le bandeau du Compte Apple, puis cliquez sur iCloud puis sur Drive [3] et activez l’option Dossiers Bureau et Documents [4].


L’intérêt de cette fonction est d’accéder aussi à ces dossiers dans Fichiers sur iOS/iPadOS, sous Windows ou dans le portail web iCloud.
Cependant, votre stockage iCloud doit être suffisamment large pour recevoir la synchronisation complète de ces deux dossiers, notamment du dossier Documents qui peut être copieusement rempli. Réfléchissez-y.
S’il s’agit de partager quelques fichiers sur tous vos matériels, mieux vaut peut-être délaisser cette option et créer simplement un ou plusieurs dossiers sur l’iCloud Drive qui ne contiendront que les éléments que vous y placerez volontairement. C’est moins « magique » et transparent, mais c’est aussi plus facile à gérer.
Pour ma part, même sur mon premier MacBook Air Intel doté de seulement 128 Go de stockage, je n’ai pas activé cette option, et je ne l’ai pas fait sur le MacBook Air M2 (521 Go). Je me débrouille bien autrement.
Créer de nouveaux dossiers sur l’iCloud Drive
Voici une opération qui n’a rien de spécial, cela se fait comme sur le SSD du Mac ou un disque externe ou partagé en réseau.
Il faut simplement bien comprendre que, sauf activation de certaines options, tout ce qui est placé dans l’iCloud Drive est aussi présent sur votre SSD local.
S’il y a pour 25 Go d’éléments stockés sur votre iCloud Drive, le dossier iCloud Drive correspondant «miroir» sur votre Mac occupe lui aussi 25 Go. C’est une différence d’avec les mobiles, sur lesquels la synchronisation avec l’iCloud Drive est purement « visuelle » ; on voit toute l’arborescence des éléments, mais chaque demande d’accès à un élément entraîne son téléchargement ponctuel en local (il y a même des applications qui gèrent leurs fichiers distants sans les télécharger).
Travailler avec les fichiers originaux, pas des copies !
Vous comprenez que, sans rien faire de particulier, le fait de placer des dossiers sur iCloud ne fait pas gagner de la place en local. Certes, ils ne sont plus conservés à l’endroit où ils étaient avant leur «déplacement» sur l’iCloud Drive, mais ils sont toujours bien sur le Mac, dans une structure «cachée» gérée par le «mécanisme» de l’iCloud Drive, simplement «représentée» par la section iCloud/iCloud Drive dans la barre latérale des fenêtres du Finder. Le dossier «réel» est caché par Apple dans les entraille du Système. Si vous pouvez, en » bidouillant », accéder via le Finder à cet espace, je vous conseille vivement de réfréner votre curiosité : vous n’y comprendrez rien, et y mettre votre nez pourrait casser la synchronisation et causer de graves dégâts !
La situation du stockage peut être «pire» chez des utilisateurs qui, voulant se «garantir» face à une éventuelle perte de données sur iCloud, placent sur leur iCloud Drive, non pas les fichiers originaux, mais des copies de ces éléments ! Double peine ! Ils existent alors deux fois sur le Mac : une fois dans leur emplacement d’origine et une seconde fois dans le «miroir» de l’iCloud Drive. C’est quelque chose qu’il faut absolument éviter de faire. À la limite, si vous avez peur, placez une copie dans l’iCloud Drive et déplacez les fichiers originaux sur un disque externe de secours.
Quid des éléments «évincés» ?
Dans le même écran dans lequel on peut activer l’option Dossiers Bureau et Documents, vous en trouvez une autre nommée Optimiser le stockage du Mac [5]. Si vous l’activez, qu’est-ce que cela change ? Cela demande un petit commentaire car le libellé fourni par Apple n’est pas très clair.

Comme je l’ai expliqué plus haut, tout ce qui est synchronisé entre le Mac et l’iCloud Drive est toujours présent sur le Mac. Si l’option Optimiser le stockage du Mac est activée et si ce stockage local «entre en tension», sature… le mécanisme iCloud va prendre sur lui la décision d’effacer certains fichiers du stockage local pour ne les conserver que sur iCloud.
Ces éléments seront dits «évincés».
Dossiers ou fichiers, ils sont aisément repérables puisque, à droite, en regard de leur nom, un petit nuage indique qu’ils ne sont que «dans le cloud» !
Indépendamment de ce mécanisme «automatique», que vous pouvez activer ou pas, vous pouvez vous-même choisir un élément présent dans l’iCloud Drive, cliquer droit dessus et demander Retirer le téléchargement [6]. Dès lors, l’élément (le fichier ou le dossier – et tout ce qu’il contient] est « évincé », effacé du SSD, pour n’être plus disponible que sur l’iCloud Drive.

Que l’évincement soit automatique ou volontaire, vous vous trouvez alors dans la même situation qu’avec votre iphone ou votre iPad. Quand vous avez besoin de l’un de ces fichiers ou dossiers évincés, ils sont téléchargés sur l’appareil… si une connexion internet est active – sinon ce ne sera pas possible. Heureusement, le mécanisme automatique concerne avant tout les éléments qui n’ont pas été utilisés depuis longtemps, pour lesquels il y a, en théorie, moins de risque que vous décidiez soudainement de les ouvrir.
Si vous comptez utiliser l’évincement volontaire, réfléchissez bien avant de choisir les éléments qui seront évincés.
En soi, cette option est donc intéressante. Cependant, en plus de l’impératif d’une connexion internet pour rapatrier et utiliser des fichiers évincés, je vois deux autres écueils.
D’abord, l’application Time Machine n’assure pas la sauvegarde des éléments qui sont «évincés», qui ne sont donc plus présents que sur l’iCloud Drive, et pas dans le «miroir» correspondant sur le Mac.
Ensuite, si vous disposez d’un espace iCloud bien plus largement dimensionné que le stockage local de votre Mac, il va peut-être arriver un moment où le contenu «évincé» sera si important qu’il s’avérera assez compliqué et très laborieux de tout rapatrier si le besoin apparaît – par exemple quand vous voudrez réduire le coût de votre abonnement iCloud+, voire l’arrêter. Il faudra vous y préparer et bien tout planifier à l’avance.
Conserver des éléments en local…
Inversement, pour éviter tout problème et faire face en toutes circonstances (par exemple, absence de connexion internet active), il se peut qu’il y ait dans des dossiers ou des éléments «évincés», donc uniquement présents sur l’iCloud Drive, dont vous voulez absolument conserver une version « en local » sur le Mac.
Ce n’est pas la peine de modifier l’organisation pour les retirer d’iCloud et les mettre ailleurs. Non, il suffit d’imposer au mécanisme de l’iCloud Drive d’en maintenir une copie locale. C’est prévu et c’est très simple.
Ouvrez l’iCloud Drive dans la barre latérale des fenêtres du Finder, puis le dossier «évincé» que vous voulez, par exemple, rapatrier ; il y a un petit nuage en regard de son nom. Il contient le ou les fichiers que vous voulez conserver en local. Repérez ces derniers : un petit nuage est également placé en regard de leur nom [7]). Sélectionnez-les, puis faites un clic droit pour dérouler le menu contextuel de l’iCloud Drive ; choisissez alors l’option Conserver le téléchargement [8]. Votre souhait est pris en compte : l’élément est alors téléchargé et le petit nuage à droite de son nom disparaît quand le téléchargement est finalisé ; il est remplacé par une minuscule puce grise avec une flèche vers le bas [9].




Les fichiers et dossiers ainsi « conservés » restent accessibles sur le Mac, en toutes circonstances, en dehors de toute connexion internet. Ce choix impacte automatiquement tout ce que le dossier contient ; il n’est pas possible d’entrer ensuite dedans et décider d’en «évincer» que certains éléments. Avant toute action sur ce qu’il contient, il faut d’abord le sélectionner et décocher l’option Conserver le téléchargement dans le menu contextuel. ✿
