Deta Surf | Plus qu’un navigateur, c’est un outil de collaboration avec l’IA

Conçu par la startup allemande Deta, Surf est un navigateur, mais surtout un espace de travail personnel. Un cousin de NotebookLM et d’Obsidian? Il propose une autre manière de naviguer moins pour se faire plaisir que pour collecter, relier et créer de nouveaux contenus.

Deta a eu, à l’issue de la première phase de développement de Surf, la bonne idée de suivre une voie distincte de celle des Comet, Atlas ou BrowserOS. La jeune équipe a choisi d’emmener Surf sur une autre voie et de lui forger une vraie personnalité. Certes, Surf est indubitablement un navigateur puisque, tout comme Chrome ou Safari, il navigue sur le web, mais il est vraiment plus proche de Google NotebookLM que des navigateurs IA évoqués dans cet autre article.

Une architecture solide pour collaborer avec l’IA

Surf n’est proposé que sur Mac Apple Silicon, Windows et Linux. Il est basé sur Chromium et construit avec Electron, un outil de développement multiplateforme. Diversement apprécié, voire honni, Electron a beaucoup et plutôt bien évolué ; des centaines de milliers d’applications intéressantes s’appuient sur cette technologie. L’efficacité réside aussi dans les compétences et le talent des développeurs. Le choix de Deta est fiable et respectable.
Si, une fois installé, Surf pèse près de 500 Mo aujourd’hui (Google Chrome pèse 750 Mo sur mon Mac), il n’est pas lourd à l’usage et s’avère très agréable à utiliser pendant des heures d’affilée sur mon MacBook Air M2 16 Go.

Deta Surf est désormaisaccessible à tout le monde. Mais c’est un navigateur encore expérimental (crashes épisodiques) et qui ne tourne que sur Mac Apple Silicon.

Dans sa bêta 1, accessible à tout le monde, Surf est plus simple d’utilisation que dans ses versions alpha. Deta a souhaité proposer un produit axé sur la simplicité et la performance, écartant certaines fonctions. Certaines « pièces manquantes » du puzzle seront progressivement réintroduites. C’est le cas, notamment, de l’importante fonction Vision.

Deta Surf privilégie la recherche et la réflexion actives
à la consommation passive des contenus

L’interface utilisateur de Surf est d’une grande sobriété et élégante. La dernière version que j’ai eue entre les mains s’ouvre à une prise en charge – expérimentale – des extensions du Chrome Web Store. De quoi compléter, avec modération, la boîte à outils de base, qui s’avère suffisante pour que j’exploite Surf pour tous mes projets d’articles.
La première chose à faire est d’aller dans les réglages peu nombreux de l’application. On sélectionne le moteur de recherche web (parmi les six proposés, dont Google, Perplexity ou DuckDuckGo). L’autre choix clé est celui du ou des modèles d’IA utilisés.
On peut s’appuyer sur les serveurs de Deta, avec un portefeuille de crédits offerts le temps de la bêta, ou bien sur d’autres modèles locaux (via Ollama) ou distants (via Openrouter ou Hugging Face), ou directement chez des fournisseurs d’IA. Pour ne pas être limité par mon Mac, j’utilise des clés API d’OpenAI et de Gemini. Pour des travaux d’écriture avant tout, cette solution est très souple et très économique.

Deata Surf laisse une large latitude de choix d’un ou plusieurs modèles d’IA.

Comme tout navigateur, Surf navigue évidemment sur le web. Plusieurs raccourcis clavier permettent d’ouvrir de nouveaux onglets, de fermer l’onglet actuel, de passer d’un onglet à l’autre, de basculer entre un affichage vertical ou horizontal des onglets, ou encore d’ouvrir et de refermer la barre latérale gauche escamotable qui liste les carnets, les notes et les autres ressources. La barre latérale droite permet, elle, d’exploiter l’IA sur le ou les onglets ouverts, ainsi que sur toutes les sources ajoutées aux carnets.

Les carnets de travail sont le centre de Deta Surf

Dans Surf, tout tourne autour des carnets de travail, dans lesquels on collecte des sources et des contenus (PDF, vidéos YouTube, documents, images…) que l’on organise. On peut tirer parti ou non de la recherche sur le web, et ajouter à ces carnets des ressources locales (PDF, fichiers .docs et images…).
S’appuyant sur ces collections, Surf peut générer, en collaboration avec l’IA ou pas, des notes, des pages pointant vers le contexte des carnets et référençant les sources.
L’éditeur de notes est similaire à celui de Notion, basé sur des blocs. La syntaxe Markdown est prise en charge pour créer des documents de qualité, avec des niveaux de titres, des listes et du texte stylisé – le rendu du Markdown est automatique ; on ne voit pas les balises.

Deta Surf est construit sur la métaphore de carnets de travail.

Tout ce que l’on regroupe dans les carnets ne sort jamais du Mac. Documents divers et notes sont rangés dans une base de données privée (accessible via le Finder) et ne sont jamais partagés dans leurs formats originaux. Ils sont évidemment « vectorisés » (reportez-vous à mon article sur le RAG paru il y a une dizaine de jours) afin que l’IA puisse travailler dessus. On peut créer autant de carnets que l’on a de sujets et de projets.
Surf permet de discuter avec l’IA aussi bien à partir du navigateur lui-même, comme dans Atlas ou Comet, qu’en utilisant la barre latérale de droite pour interagir avec un ou plusieurs onglets et autres sources. On pose des questions sur leur contenu, on demande une analyse, un résumé, une comparaison… Chaque requête/réponse peut être intégrée à une note existante, à une nouvelle note, enregistrée dans un carnet des brouillons ou placée directement dans un ou plusieurs des carnets existants.

Deta Surf permet de travailler simultanement sur toutes sortes de sources ajoutées à la conversation, les résultats produisant des notes à organsier dans les carnets.

Les notes prennent en compte le contexte créé par les éléments du carnet dans lequel on travaille et intègrent des informations qui en proviennent. On référence dans les requêtes (avec le symbole @) des sources spécifiques afin d’affiner le contexte pour obtenir des résultats plus précis et adaptés. On peut aussi filtrer l’accès direct à Internet si l’on souhaite se focaliser sur les seuls éléments présents dans les carnets. On obtient des références précises à des sections/pages dans des PDF, à des minutages dans des vidéos YouTube, à des pages de sites web… Quand l’assistance de l’IA est requise, Surf sait activer la recherche web automatiquement, ou uniquement sur autorisation ; la recherche génère aussi des notes qui ne sont pas de bêtes listes de liens, mais des rapports contextualisés.

Deta Surf est créatif, mais pas agentique

Dernière facette de Surf bêta 1 à évoquer, sur laquelle je ne m’étendrai pas, car je ne l’ai pas encore exploitée : les surflets. Ce sont de petites applications générées par l’IA directement dans les notes (Carnets) et leur contexte. Ils transforment des données tirées des PDF, des vidéos, ou des pages web en visualisations interactives, en tableaux dynamiques ou en outils de gestion légers, sans qu’on ait à écrire du code. On formule simplement une demande dans le chat ou la note : « Crée-moi un graphique interactif comparant les prix présentés des trois derniers PDF ») ou « Crée une timeline à partir de la liste des tâches planifiées dans cette note, pour la réalisation de mon mémo ». Surf, en revanche, ne possède pas les capacités agentiques d’Atlas, de Comet, de BRowserOS, de Genspark ou d’Opera Neon.

Voilà, vous avez une petite idée de ce navigateur que vous n’utiliserez certainement pas pour faire vos courses ni pour rester scotché sur YouTube ou Instagram. Comme NotebookLM, Surf invite à découvrir, à approfondir et à créer du contenu. J’ai immédiatement perçu qu’il serait utile à mon activité. Et puis, gros avantage : les carnets de Surf sont sur mon Mac, alors que ceux de NotebookML sont dans le cloud – mais ce dernier fait plus de choses.
À chacun de voir, à son niveau, selon ses activités, ce qu’il pourrait tirer d’un tel outil – c’est une remarque que je ferai d’ailleurs pour tout navigateur IA. Un étudiant qui bosse sur son mémoire de fin de cycle ou un retraité qui veut raconter l’histoire fascinante de son village pourraient faire de Surf leur principal assistant et tuteur numérique.

Deta Surf 1.10 bêta 1

Interface en anglais
Gratuit ; j’ai cru comprendre que l’on peut exploiter un portefeuille de crédits, durant la bêta. Sinon, fournir soi-même l’accès local ou distant à des modèles d’IA.
Mac Apple Silicon (utilisé sous macOS 26.1)
Informations et téléchargement

D'autres articles du blog à découvrir…

5 1 vote
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires